L'indélicatesse du Cosmos
- Chronique -
L'indélicatesse du Cosmos
Roman de Eric Lequien Esposti - Editions Rivière Blanche
Sur une terre où tout tourne rond, les hommes n’ont plus qu’une ambition : gripper cette mécanique parfaite qui procure bonheur et félicité.
Et pour ramener l’angoisse de l’avenir, rien de tel qu’une bonne guerre ! Mais où trouver un adversaire sur une terre pacifiée ? Le gouvernement unique lance donc une mission aussi inédite qu’incertaine : dégoter parmi les étoiles une race extra-terrestre, la provoquer et l’amener à attaquer Terre-Zéro. Mais rien ne se passe comme prévu, et la plate forme B-Zéro de la DIIE disparaît des écrans peu après le départ.
L'éditeur Rivière Blanche propose le deal Livre contre Critique. Une excellent initiative qui permet de découvrir des romans récents et de nouveaux auteurs !
Justement, Indélicatesse du Cosmos : premier roman de Eric Lequien Esposti qui n’y va pas par quatre chemins. Dans un monde où tout tourne rond, on passe de surprises en surprises sur cette Terre-Zéro où l’action Antisociale constitue la raison de vivre de tous.
Ici, le second degré est roi, et il en faut pour faire passer une scène que SAW ne renierait pas (tronçonnage d’un corps dans les grandes largeurs).
Après cette mise en bouche où l’on doute parfois des intentions de l’auteur, direction l’espace, avec le lancement de la plate-forme B-Zéro, sur laquelle embarquent Logan’, Pénélope et leurs deux enfants. Prenez Ulysse 31 (le nom de Pénélope n’est d’ailleurs sans doute pas anodin), bourrez le d’acides, et vous aurez une idée de ce périple dans cet univers orangé, peuplé de cerveaux, de poireaux carnivores et des défenseurs des mondes A/ix à Racine de Non-A/zed.
On sent que l’auteur s’est amusé à écrire ce récit bourré de petits traits d’humour (acronymes en tout genre, patronymes improbables…) et aux scènes parfois surréalistes de dérision. Si on sourit souvent, l’auteur a sans doute parfois été emporté par son élan d’enthousiasme, en intégrant au récit des passages plus sérieux, qui tranchent avec cet humour omniprésent : le plus frappant, ce sont ces réflexions philosophiques du journal de bord ou ces quelques poèmes déclamés, qui selon moi tombent à plat.
Un premier essai bouillonnant de créativité, qui ne demande qu’à se canaliser dans un second roman !